Après un court instant, elle approcha son visage du mien. Naïf, j’approchai mon oreille de sa bouche, pensant qu’elle voulait me le dire en secret, ce qu’elle ne fit guère. Elle me dit tout simplement que je devais l’attraper. Perplexe, je reculai un peu mon visage, voulant se pencher sur le côté comme le faisait un chat. Elle me fit un clin d’œil et parti en flèche vers le sommet.

Moi, avec mon imbécilité, je restai un moment sur place, me demandant pourquoi je devais l’attraper pour le savoir. Puis, je regardai vers le haut. Je remarquai alors son habileté, me trouvant subitement imbécile d’avoir eu peur qu’elle soit tombée un peu plus tôt. Telle la cervelle d’un moineau, je restai debout sur la branche, la regardant faire ses acrobaties. Des étoiles pratiquement dans les yeux, je la fixais sans la lâcher du regard. Puis, je revenu à moi et partis ‘’l’attraper’’. Je montai dans l’arbre avec le peu de gracieuseté que j’avais tout en essayant de ne pas la lâcher de vue, pour ne pas la perdre. Ne regardant pas vraiment devant moi, je trébuchai et me rattrapai. Je grimpai sur la branche et relevai mon regard où je l’avais vu pour la dernière fois. Je la vis avec son sourire malicieux et repartit en sa direction.

Après un moment à lui courir après, je la vis s’arrêter sur une branche, prendre un élan et se lancer dans le vide. Mes yeux s’écarquillèrent et je me jetai dans la même direction où elle s’était lancée. Un peu plus bas qu’elle, je m’accrochai solidement à la branche qui pouvait facilement se fendiller sous mon poids et la rattrapai par le poignet. Je l’aidai à remonter sur la branche et lui dit :

-Mais! Tu es folle! Tu aurais pu tomber et te faire mal!

Mes joues étaient devenues rouge et mon corps tremblait un peu. Je n’avais qu’un envie : Pleurer. À bout de souffle, je la regardais toujours terroriser par ce qu’elle venait de faire. Je me ressaisis, puis entendis un drôle de bruit. Je n’eus pas le temps de voir d’où provenait le bruit que nous tombions. J’attrapai le bras de Meranii en tentant d’attraper une branche, mais ne réussis point. Je fermai l’œil, ne voulant pas voir le sol se rapprocher dangereusement de nous.

J’avais attrapé son bras, espèrent
nous rattraper à l’aide d’un branche. Lorsque j’étais à deux doigts d’attraper
une des branches, Meranii me tira vers elle et nous rattrapa de justesse. Mon cœur
battait la chamade et mes joues était devenu plus rouge qu’il y a quelques
secondes. Il faut dire que c’était la première fois que je tombais en chute
libre.




Elle me lâcha, puis fit une drôle
de tête. Elle avait gonflé ses joues et me fixais étrangement. Je posai une
main sur mon cœur et pris mon souffle. Je la regardais, un peu honteux. Elle
commença par me dire qu’elle l’avait fait plus d’une fois, continua avec le
fait que nous étions mi-félin et termina en disant qu’elle savait que je la
rattraperais si cela avait mal tourné.




Ayant retrouvé mon souffle, je
déposai ma main sur la branche, soulagé de ne pas l’entendre craquer. Je
repensais à ce qu’elle avait dit… Oui, nous étions mi-félin, mais je n’avais
toujours pas l’habileté de l’un d’eux. En réalité, je n’avais rien d’eux. Non,
je n’avais pas leur habileté, je n’avais pas leur drôle de façon de marcher, je
n’avais rien.




Je détournai alors mon regard du
sien, totalement honteux. Je regardai le sol, ne me trouvant pas assez haut, mais
ne voulant pas trop monter non plus. Mes joues étaient encore un peu rosies,
mais ne paraissaient pas vraiment. Je relevai la tête, la regardant à nouveau.




-Je… je n’ai jamais fait se genre
de chose avant… La seule chose que j’ai fait normal pour un mi-félin, c’est de monter
dans cet arbre…




Mes oreilles s’écrasèrent sur ma
tête et je regardai de nouveau vers le sol.
J’avais beau avoir 15 ans, cela ne faisait que peut de temps que je
pouvais voir l’extérieur, je que pouvais en sentir les odeurs et que je pouvais
faire se que bon me semblait.

Je regardais le sol, honteux de ce que je venais de dire. Non seulement je n’avais pas ma place au sein des humains, mais je ne l’avais même pas au sein des mien. À cause de mes stupides monstres de parents, je n’avais jamais pu voir se monde. Je pouvais tout juste commencer à le voir, et j’en étais heureux, mais je ne connaissais rien de celui-ci.

Mes oreilles s’écrasèrent encore plus et ma queue commença à pendre dans le vide. C’est alors que je sentis quelque chose me passer sous le menton. C’était très doux et ça chatouillait. Je relevai la tête en direction de Meranii. Elle me souriait et partit en trombe en montant sur les branches plus hautes. Sur son passage, elle laissa passer sa queue sur mon visage, ce qui me fit frissonner. Je passai ma main sur mon visage, voulant enlever ce picotement qu’avait laissé la queue de Meranii au passage. Je la regardai monter, me demandant ce qu’elle voulait faire au juste. Elle s’arrêta un peu plus haut, respirant profondément et se jeta à nouveau dans le vide. Par instinct, je fermai les yeux en plaçant mes mains devant ceux-ci et ouvrit les yeux. J’écartai les doigts, voulant voir comment elle allait faire pour tomber, mais n’enlevai pas les mains, ayant peur qu’elle ne se fasse mal. Elle se réceptionna parfaitement au sol, me faisant penser au livre sur les ninjas que j’avais lu, un peu plus jeune. C’était la seule fois que j’en avais lu grâce à cette seule personne qui m’avait compris et éduqué comme si j’étais un enfant normal. C’était la seule à ne pas m’avoir repoussé.

J’enlevai mes mains de sur mes yeux en la regardant, soulagé et ébahis par ce qu’elle venait de faire. Je me levai sur la branche, la regardant et l’écoutant. Voulant peut-être que je le fasse, elle dit qu’il n’était pas trop tard pour le faire.

Je me levai sur la branche et regardai au sol. Je grimpai à environ la même hauteur qu’elle était monté un instant avant et regardai le sol. Je serrai mes poings et me jetai dans le vide. Je fermai les yeux et lest rouvrit tout de suite après. Je me réceptionnai difficilement au sol, mais ne me fis pas mal. Je me relevai, les jambes tremblantes. Sur le cou, je fus surpris de moi, puis j’eus tout de suite l’envi de recommencer. Je regardai Meranii et regardai de nouveau l’arbre. Si je l’avais pu, un énorme sourire étirerait mes lèvres.

J’arrêtai de trembler, regardant Meranii. Je m’approchai d’elle et lui fis un câlin, lui démontrant que j’étais content de l’avoir fait.